Deux entretiens réalisés quelques jours après le sommet international sur l'intelligence artificielle à Paris organisée les 10-11 février par la France. D'une part avec Ivan Bouchardeau, professeur de philosophie à l'université de Toulouse et auteur d'une thèse sur le cybernétique et, d'autre part, avec Celia Izoard, journaliste à Reporterre et Mediapart, et autrice de "La ruée minière au 20ème siècle - enquête sur les métaux à l'ère de la transition" (Seuil). Un regard très critique sur de nombreux aspects de ce phénomène, avec d'abord une définition et une historique, un analyse des grandes promesses présentées dans un véritable déferlement médiatique, mais aussi de ses problèmes et faiblesses. L'IA n'a rien à voir avec le futur, elle est uniquement basée sur le passé avec des impacts réels sur le présent déjà palpables. Des impacts néfastes dans le domaine social avec une exploitation d'une main-d'oeuvre invisible, et écologiques, surtout à cause de la consommation gigantesque d'énergie. Les promoteurs de l'IA sont des fondamentalistes de la religion de la technologie qui pourra palier aux faibles capacités humaines, à cette "honte prométhéenne" dénoncée par Günther Anders.