Un entretien avec Alexis Shotwell, professeure et anarchiste américaine vivant à Ottawa. Elle décrit les trois courants forts de résistance qui s'étaient développés pendant les quelques années avant le deuxième mandat de Donald Trump et qui s'ancrent dans la longue histoire des luttes aux Etats Unis. D'abord le mouvement abolitionniste suite à l'assassinat par la police de George Floyd, avec la mise en question des institutions de la police, de la justice et des prisons, qui fait écho à la lutte contre l'esclavage et pour les droits des noirs; les luttes pour l'auto-détermination liée à la longue histoire des combats des peuples indigènes; le mouvement puissant de soutien à la Palestine. Il y a une très grande différence entre le niveau et la forme de résistance pendant le premier et deuxième mandats de Trump. Contrairement au premier, il n'y a pas eu des mobilisations massives. Il y a un sentiment très partagé de peur et de sidération face aux actions ultra rapides de répression depuis janvier, notamment contre les migrants. Il existe cependant des nouvelles formes de résistance, décentralisée dans de nombreuses villes partout à travers le pays - devant des magasins de vente de Teslas ou au sein du mouvement Indivisble.