A l'occasion du passage à Aix-en-Provence de la thèse de Nabil Enassri sur le Qatar et sa politique étrangère à travers le rôle du prêcheur al-Qaradâwî, nous l'interrogeons sur ce pays qui fait désormais forte impression en France. La thèse elle-même n'est pas passée inaperçue puisque certaines associations, suivie par le député Ciotti, sont intervenues auprès de l'Institut d’Études Politiques afin d'essayer de l'empêcher sous prétexte que Nabil Ennassri serait un dangereux communautariste islamiste. En fait son jury composé de certains des principaux spécialistes du sujet considéraient au contraire que son travail était largement au niveau requis et indépendant. L'engagement de Nabil Ennasri à la tête du Collectif Musulman de France semble être la raison de la controverse, car aucun des contempteurs d'Ennasri n'avait encore lu sa thèse lors de son passage le 20 novembre. C'est donc sur son travail sur la Qatar que nous l'entendons ici, et cela permet de préciser certains aspects de la politique étrangère du Qatar dans le monde, notamment en France, où les investissement qataris semblent moins important que l'émoi qu'ils suscitent, mais aussi en Syrie, où l'on voit que le Qatar a fait volte face à mesure que la répression s'accroissait. Nabila Ennassri restitue également la différence et l'antagonisme entre Arabie Saoudite et Qatar, ce qui est souvent sous estimé, et enfin il évoque le prêcheur médiatique al-Qaradâwî qui a depuis longtemps un impact dans le monde arabe-musulman inversement proportionnel à la méconnaissance dont il est l'objet en Occident...