Au moment de la commémoration des 25 ans du génocide des Tutsi au Rwanda nous rendons également un écho aux personnalités victimes de répression pour avoir demandé que toutes les souffrances rwandaises soient reconnues,celle des Tutsi, mais aussi celles qui sont toujours tabou: de nombreux Hutu ont été victimes de crimes de masse dans les années 90, mais le régime rwandais criminalise celles et ceux qui en parlent en les accusant de relativiser le génocide des Tutsi. C'est pour cela que l'ancienne candidate aux présidentielles de 2010, Victoire Ingabire, a été emprisonnée plusieurs années à Kigali avant d'être libérée au moment où le Rwanda du général Kagamé obtenait la tête de la Francophonie grâce à l'appui du président français. Nous écoutons à son sujet Marceline, du Réseau International des Femmes pour la Démocratie et la Paix, Rifd, à l'occasion de la soirée de remise des prix Victoire Ingabire à Bruxelles le 9 mars (Voir le site de Rifd). Et nous apprenons que ce jour-là l'assistant de Victoire, Anselme Mutuyimana, était assassiné à Kigali, ce qui arrive malheureusement régulièrement aux opposants de ce régime. Nous écoutons à ce sujet la réaction à chaud de Mme Ingabire qui ne peut communiquer que par Skype avec l'étranger. Cette émission évoque par ailleurs Kizito Mihigo, rescapé du génocide des Tutsi devenu chanteur vedette au Rwanda, avant d'être également emprisonné après avoir chanté un Requiem en hommage à toutes les victimes quel que soient leurs différences, ainsi que Diane Rwigara, dont la famille fut proche du régime actuel, avant de le subir. Les deux ont été relâchés dans le même temps que Victoire Ingabire, mais restent comme tous les opposants vulnérables, tandis que d'autres restent emprisonnés injustement. Ils et elles sont également partisans d'éclairer les angles morts de leur histoire, tel le charismatique rescapé Déo Mushayidi.