Un an après la catastrophe de la rue d'Aubagne qui provoqua la mort de 8 personnes lors de l'écroulement de deux immeubles à Marseille, nous écoutons la documentariste Karine Bonjour nous présenter l'ouvrage Rue d'Aubagne Récit d'une rupture (Ed Parenthèses). On revient sur la politique d'abandon, de "guerre aux pauvres", menée par une municipalité qui a délibérément négligé les divers avertissements exprimés depuis longtemps sur la dangerosité d'une grande partie de l'habitat. Mais cette politique de "gentrification" est relativement vaine au sens où il ne suffit pas de chasser d'un espace les plus modestes pour attirer les classes bourgeoises ... C'est aussi ce que nous explique le sociologue Michel Peraldi pour qui la rupture politique dont il est question est celle d'une classe sociale "créative" qui n'a rien à faire des réseaux clientélistes traditionnels d'autant qu'elle sait que la ville est davantage gérée par l'état que par la municipalité elle-même... En conséquence cette rupture fait que même avec l'opposition institutionnelle le mouvement civique de protestation ( et de proposition) du 5 novembre n'est pas enclin à s'associer avec quelque parti politique que ce soit pour les municipales, comme nous le précise Fathi Bouara, d'Emmaus Marseille...