* Annonces:
- Manifestations dans toute la France, 25 villes au minimum, samedi 20.6.2020 pour la régularisation de Sans-Papiers. Pour plus de précisions, voir le blog "Marche des Solidarités" sur Mediapart.
* Procès au Prudhommes à Arles le 16.6.2020. Dans un interview téléphonique, Yasmina explique la lutte lancée en 2017 par elle-même et quatre collègues travailleurs et travailleuses "détaché.e.s" dans des exploitations de fruits et légumes dans les Bouches du Rhône. Ce statut se base sur des directives européennes datant de 1998 et permet aux exploitants d'embaucher des travailleurs et travailleuses engagé.e.s par des firmes de sous-traitance établies p.ex. en Espagne. C'est la firme de sous-traitance, dans ce cas Laboral Terra, qui négocie "le prix du main d’œuvre" avec l'exploitant et qui paie les employé.e.s. Les charges sociales et les salaires sont ceux du pays du sous-traitant, pourvu que le contrat entre la firme et l'employé.e a été signé dans ce pays. Dans le cas de Yasmina et ses collègues les contrats n'avaient pas été signés avant leur arrivée en France, ce qui a rendu possible des procédures judiciaires et avec l'aide de CODETRAS (Comité de défense de travailleurs et travailleuses saisonniers), de la Confédération Paysanne et du CGT de mettre en lumière un système - légal - qui ouvre la porte à toutes sortes de pratiques illégales tout en déresponsabilisant l'exploitant agricole. Le 16.6 à Arles, Laboral Terra était absent, vu qu'il a déposé le bilan entre-temps, et les exploitants agricoles se défendaient en disant que tout était sa faute. Le délibéré du procès aura lieu le 22 septembre.
* Interview téléphonique avec Gianfranco Schiavone sur la régularisation des Sans-Papiers en Italie. Le but annoncé était la régularisation de 5 ou 600.000 personnes, mais les critères pour pouvoir déposer sa demande sont tellement restrictives (un passeport en règle, pouvoir prouver sa présence en Italie d'avant le 8.3.2020 etc.) et ne concernent que trois métiers (l'agriculture, travail domestique et soins à domicile) que très peu de "travailleurs et travailleuses de l'ombre" vont pouvoir le faire. Jusqu'à maintenant, seuls 32.000 dossiers ont été déposés et la date limite a été repoussée au 15.8. Il raconte également que des migrants venants de Slovénie sont refoulés par la police italienne, pour ensuite être refoulés de la Slovénie vers la Croatie où la police les amène "à proximité" de la frontière avec la Bosnie. Il nous promet un autre interview sur cette question pour beaucoup plus de détails.