Barbara Cassin, philosophe et philologue française reconnue, désormais à l'Académie française, évoque son autobiographie philosophique : Le bonheur, sa dent douce à la mort, un beau titre emprunté à Rimbaud. Ainsi elle nous mène des expressions populaires de sa grand-mère à sa critique des valeurs absolues, soucieuse de chercher en quoi les anecdotes vécues inspirent la pensée. Elle revient sur cette grande oeuvre qu'est le dictionnaire des intraduisibles, donnant des exemples pour illustrer une "philosophie de la traduction", plus à même à ses yeux de favoriser des ponts entre les cultures que le "globish" cet anglais appauvri à prétention universelle, ou que les langues enracinées et fermées par les nationalismes. Elle nous parle du René Char qu'elle a intimement connu, et de Heiddeger dont elle aborde la pensée avec discernement, tout en étant claire sur les compromission de l'homme avec le nazisme. C'est un témoignage sensible qu'elle nous livre ici, avec une touchante explication du choix du titre en conclusion...