Philippe Fréchet à qui l'on doit déjà deux biographies révolutionnaires sur nos ondes, Louise Michel et Auguste Blanqui, évoque cette fois l'histoire d'Elisée Reclus, issu de famille protestante, mais très tôt allergique à toute religion.
Marqué positivement par la révolution de 1848 il se battra toute sa vie contre les privilèges, y compris ceux de l'homme sur la femme, contre l'autoritarisme et cette lâcheté qu'est l'obéissance aveugle, considérant l'anarchie comme "la plus haute expression de l'ordre". Il fit partie de la première internationale, même si Marx n'avait guère de considération pour lui, et se rapprocha plutôt de Bakounine, Kropotkine et autres.
Surtout, ses exils divers lui ont inspiré le goût du monde et du récit, de la "géographie sociale" comme il aimait dire. Ce qui donnera de très beaux ouvrages tels que La nouvelle géographie universelle, l'Homme et la terre, La petite historie d'un ruisseau, etc. C'est un pionnier de la théorie de la dérive des continents, qui considérait qu'on ne peut pas étudier la terre sans la voir, sans voyager, ce qui explique sans doute la beauté de son style... Et comme disait un de ses amis il est mort comme il a vécu: par le cœur, d'une crise cardiaque en 1905. Mais il reste dans le nôtre ...