S'appuyant sur son expérience d'ancien conseiller diplomatique de F. Mitterrand et ministre des Affaires étrangères de L. Jospin, Hubert Védrine estime qu'il y a une part d'erreur occidentale dans la montée du nationalisme russe, notamment sous Clinton, mais aussi que le durcissement de Poutine et son isolement sont d'un autre ordre ces dernières années.
La guerre d'invasion de l'Ukraine déclenchée le 23 février a provoqué une résistance imprévue comme on saitEt entre autres un événement européen "énorme": la sortie de la neutralité militaire allemande, avec des conséquences probables sur l'idée d'une Défense européenne. Autre conséquence : celle d'un accord européen sur l'asile. Mais de manière générale au moment où nous faisons cet entretien, le 2 mars, l'avenir reste incertain et inquiétant
Outre les dégâts humains déjà terribles la menace nucléaire brandie par Poutine nous ramène au début de la guerre froide dit notre interlocuteur, mais quelle que soit la gravité de la situation il faut continuer à parler diplomatiquement pour limiter les dégâts, mettre fin à la guerre, quitte à s'appuyer sur les intermédiaires les plus diversifiés
Notons au passage que la Chine semble embarrassée, qu'elle s'abstient à l'ONU. Telles sont quelques unes des considérations de l'ancien ministre à notre micro, qui évoque pour finir le "Dictionnaire amoureux de la géopolitique récemment publié (Plon). Même si comme il dit, on ne peut pas être amoureux de la géopolitique. Mais passionné oui ...