Après la violente répression qui s’est abattue fin mars sur les milliers de manifestant·es contre les « mega bassines » à Sainte Soline ( Deux Sèvres), nous interrogeons le sociologue Fabien Jobard. Spécialiste de la police, co-auteur de Politiques du désordre (CNRS), il évoque la hantise policière des Zad et autres enracinements protestataires, notamment depuis Notre Dame des Landes et les rond points des gilets jaunes.
De même sur la question de « la violence qui paye » quand pour les mécontent·es, les instances démocratiques habituelles ne sont d’aucun recours, notre interlocuteur rappelle que même s’il semble que le président Macron et le ministre Darmanin veulent y mettre fin par la répression, ce n’est pas nouveau, et c’est théorisé depuis longtemps.
Il souligne qu’en France, une tradition policière considère qu’il vaut mieux laisser faire un peu de casse matérielle comme exutoire à la colère populaire avant de la canaliser. Surtout il ne faut pas oublier que les pionniers de cette violence matérielle et symbolique relativement tolérée sont les meneurs du syndicat productiviste agricole : la FNSEA.
Précisément ceux qui sont derrière les projets inéquitables et dispendieux des mega bassines ! Donc à Sainte Soline on a violemment frappé et parfois blessé à mort des manifestant·es qualifié·es de casseur·euses pour protéger les intérêts de casseurs établis …
Tout en esquivant l’enjeu de fond : le besoin impérieux d’une répartition juste et économe de l’eau face au réchauffement climatique.