Futuricide, c'est le terme qu'emploie à la fin de l'entretien la chercheuse Stéphanie Latte Abdallah. Car c'est non seulement la population palestinienne de Gaza que l'armée israélienne massacre aujourd'hui, mais aussi l'avenir, la terre, l'eau, les structures, la continuité territoriale de la bande Gaza, qui sont presque anéanti·es, comme pour empêcher toute possibilité de relève pour les survivant·es, assimilé·es peu ou prou au Hamas, et de toutes façons considéré·es comme des sous-hommes
Autrice notamment de: La toile carcérale, une historie de l'enfermement en Palestine, et de: Des morts en guerre, Rétention des corps et figure du martyr en Palestine, elle précise également qu'en ce début d'été 2024 au moins 50% des détenus palestiniens par Israël le sont en dehors du droit, les arrestations arbitraires s'étant multipliées depuis le début de la guerre à Gaza.
Stéphanie Latte Abdallah pense qu'il n'est pas nécessaire de se perdre en arguties sur le mot génocide à partir du moment où le risque ne fait pas de doute, ce qui devrait suffire à pousser les alliés d'Israël, notamment les USA à intervenir, à obliger au cesser-le-feu, ce qui est possible, et sans quoi il y a une compromission, voire une complicité internationale, américaine et européenne notamment, grave, dans la folle fuite en avant d'Israël ...