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Des électeurs ordinaires
Le sociologue Félicien Faury parle de son livre, Des électeurs ordinaires, enquête sur la normalisation de l'extrême-droite ( éd. du Seuil ). C'était à la librairie Transit en septembre 2024.
Partant d'une enquête de six ans menée en Provence, région particulièrement inégalitaire, il commence par souligner que l'électorat RN n'est pas socialement le plus précaire, mais il est d'autant plus sensible aux inégalités qu'il est plutôt désormais en bas des classes moyennes et que ses frustrations ont souvent commencé face à l'échec scolaire, n'ayant souvent pas les moyens matériels ou culturels des milieux qui tirent mieux leur épingle du jeu. Et cela est une des explications de l'adhésion de plus en plus de femmes, mères notamment, au vote RN.
La rancoeur qui en découle vise essentiellement l'Etat qui abandonne les services publics; les familles d'immigrés qui soit disant "foutent le bordel dans les classes"; et les milieux cultivés, bobos ou pas... Bien sûr la baisse du pouvoir d'achat joue un rôle, mais cela n'a pas de sens de la dissocier du racisme ou de la xénophobie qui s'y relie, puisque ces gens considèrent que les émigrés ( au sens large, "noirs" ou "arabes") viennent prendre une part de "notre gâteau", sans voir ou vouloir voir qu'ils contribuent à la réalisation du gâteau en question ... Tel est le ressort de l'obsession vers la préférence nationale.
Mais Félicien Faury approfondit l'observation en soulignant qu'en fait le racisme est systémique dans nos sociétés, et que la différence est surtout que tout le monde n'en bénéficie pas de la même manière. Il y a ceux qui peuvent se payer une bonne, changer d'habitat pour être dans l'entre-soi blanc, et bénéficier consciemment ou inconsciemment d'autre services sous-jacents au fonctionnement économique et culturel du pays, et il y a ceux qui n'ont pas les mêmes bénéfices. C'est parmi ces derniers que se situe la rancoeur contre l'autre. Mais alors pourquoi ne pas se retourner contre les vrais privilégiés plutôt que les émigrés et autres pauvres "assistés" ? C'est sans doute là qu'il y a une marge de manoeuvre politique: dans ces milieux il est acquis que les plus riches de la planète, les fameux Un pour cent, sont responsables des inégalités, mais pas les classes sociales qui sont plus directement au dessus, parce qu'elles sont plus familières.
Or F. Faury propose de politiser cette part d'inégalité, un peu comme savent le faire les féministes: certes le dominateur ou le prédateur est le macho caricatural, mais il est aussi le plus proche: l'amant, le mari, le frère, le collègue de travail etc ... Une idée à creuser n'est-ce-pas ?
La rancoeur qui en découle vise essentiellement l'Etat qui abandonne les services publics; les familles d'immigrés qui soit disant "foutent le bordel dans les classes"; et les milieux cultivés, bobos ou pas... Bien sûr la baisse du pouvoir d'achat joue un rôle, mais cela n'a pas de sens de la dissocier du racisme ou de la xénophobie qui s'y relie, puisque ces gens considèrent que les émigrés ( au sens large, "noirs" ou "arabes") viennent prendre une part de "notre gâteau", sans voir ou vouloir voir qu'ils contribuent à la réalisation du gâteau en question ... Tel est le ressort de l'obsession vers la préférence nationale.
Mais Félicien Faury approfondit l'observation en soulignant qu'en fait le racisme est systémique dans nos sociétés, et que la différence est surtout que tout le monde n'en bénéficie pas de la même manière. Il y a ceux qui peuvent se payer une bonne, changer d'habitat pour être dans l'entre-soi blanc, et bénéficier consciemment ou inconsciemment d'autre services sous-jacents au fonctionnement économique et culturel du pays, et il y a ceux qui n'ont pas les mêmes bénéfices. C'est parmi ces derniers que se situe la rancoeur contre l'autre. Mais alors pourquoi ne pas se retourner contre les vrais privilégiés plutôt que les émigrés et autres pauvres "assistés" ? C'est sans doute là qu'il y a une marge de manoeuvre politique: dans ces milieux il est acquis que les plus riches de la planète, les fameux Un pour cent, sont responsables des inégalités, mais pas les classes sociales qui sont plus directement au dessus, parce qu'elles sont plus familières.
Or F. Faury propose de politiser cette part d'inégalité, un peu comme savent le faire les féministes: certes le dominateur ou le prédateur est le macho caricatural, mais il est aussi le plus proche: l'amant, le mari, le frère, le collègue de travail etc ... Une idée à creuser n'est-ce-pas ?
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Référent·es : Alex |
23 octobre 2024 |
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