Salma Azmeh est une révolutionnaire syrienne qui s'était engagée en 2011 chez elle à Damas, et a dû quitter en 2014 pour se retrouver en France, mais sans perdre de vue ce qui se passait. Cependant elle a été surprise et heureuse de voir chuter Assad en une poignée de jours le 8 décembre 2024. Surprise également de voir l'ouverture et le pragmatisme dont les HTS et autres combattants victorieux ont fait preuve lors de leur arrivée fulgurante. Un pragmatisme expérimenté les dernières années dans la région d'Idlib avec les centaines de milliers de déplacés issus de toutes régions et de différents courant politiques.
Après avoir rappelé la terrible ambiance de la dictature des Assad et son omniprésence, elle fait part de ses observations du moment sur son pays qui enfin respire, mais qui est sujet à des influences diverses : celles de révolutionnaires vainqueurs actuels, celle des FDS, forces kurdes incluant les Kurdes turks du PKK, et celle occupée par les Israéliens, lesquels profitent sans vergogne de la situation pour agrandir leur occupation et détruire des installations syriennes. Salma ne porte pas les FDS kurdes dans son coeur non plus, puisqu'à sa connaissance déjà en 2012 l'arrivée du PKK a été favorisée par Assad pour diviser et affaiblir la révolution alors en cours, un sujet tabou d'autant que par ailleurs l'histoire de Kobané telle qu'elle a été mise en avant est séduisante...
L'entretien se termine sur la mesquinerie des états européens dont la France qui envisagent de ne plus reconnaître les Syriens comme réfugiés puisqu'ils et elles pourront désormais renter dans leur pays...
Bien sûr la nouvelle Syrie aura beaucoup d'épreuves à traverser , mais comme disait le poète ante islamique Imrou'l-Qays : Aujourd'hui l'ivresse, demain le devoir !