A l'occasion des Saturnales au moment du solstice d’hiver, les Romains élisent le « Saturnalicius princeps », le Maître des Saturnales ou encore Roi du Désordre. Durant ces fêtes, maîtres et esclaves étaient sur un pied d’égalité et tout le monde mangeait à la même table et partageait un pain-gâteau rond, rappelant la forme du soleil, dans lequel était mis un haricot sec (fève).
La fève alimentaire est l’un des plus anciens légumes cultivés, la graine symbolise la vie, la fécondité, c’est aussi le premier légume qui pousse au printemps, il évoque la renaissance de la végétation.
En France, il existe deux sortes de galette. La traditionnelle galette feuilletée fourrée à la frangipane que tout le monde adore. Mais en Provence, elle prend plutôt la forme d’une couronne avec de délicieux fruits confits rouges et verts sur le dessus parsemés de gros sucre, rappelant les pierreries des Rois Mages.
Le royaume de France se partage alors en pays de langue d'oc, où l’on fabrique toujours un gâteau des rois (la recette de la pâte variant suivant les pays :"flamusse" de Bresse, "pastissou" du Périgord, "coque des rois" ariégeoise, "royaume" ou "reiaume" de Montpellier et des Cévennes, "garfou" du Béarn, "goumeau" de Franche-Comté); et pays de langue d'oïl où l’on prépare dès le XVe siècle un dessert de pâte sablée fourrée de crème d’amandes qui devient plus tard une pâte levée à la levure de bière nommée "gorenflot". On trouve aussi des galettes à base de pâte sablée dans l’ouest.

Au programme:
L’innocence, de KORE-EDA Hirozaku
La fille de son père, de Erwan LE DUC
Migration, de Benjamin RENNER & Guylo HOMSY
Mars Express, de Jérémie PERIN
François de Roubaix, l’Aventurier, de de Alexandre MOIX & Jean-Yves GUILLEUX
Le Samouraï, de Jean-Pierre MELVILLE
Au fils du temps, de Wim WENDERS

Trace de son se concentre aujourd'hui sur le groupe plus extraordinaire de l'histoire de la musique: Les BEATLES! En profitant de la sortie posthume de "Now and Then", deux passionnés et fans, Federico et Giampaolo Martelli nous offrent une sélection de chansons, pour rever en musique avec les Fab Four...

Un entretien avec Jürgen qui vit depuis des années en Transcarpatie, la partie la plus occidentale de l'Ukraine au sujet de Maksym Butkevych.
Vous pourrez écouter à la fin de cette émission, les dernières nouvelles qui ne sont pas très bonnes, malheureusement.
Maksym Butkevych est une grande figure ukrainienne du ­combat pour l’accueil et le droit des réfugié·es et des causes démocratiques. Engagé volontaire dès le lendemain de l’attaque de son pays par l’impérialisme russe, cet antimilitariste a été capturé en juin 2022.
Présenté par la propagande du Kremlin comme un « fasciste à la tête d’un bataillon punitif », il a été condamné en mars 2023 à treize ans de prison dans les geôles d’une république fantoche prorusse.
Sa libération doit devenir le symbole de la cause de la vérité contre le « mensonge triomphant qui passe » ! (4ème de couverture de Maksym Butkevych, Libertaire, antimilitariste, engagé volontaire, prisonnier de guerre paru en avril 2023 aux éditions Syllepse).

Tritha est une chanteuse indienne qui oscille entre la France et son pays. Elle a fondé le groupe ethno-punk indo-français Tritha Electric, fusion originale entre chant indien, rock, punk et folk. Sa musique aborde avec poésie différents problèmes urgents de la société indienne contemporaine comme la violence faite à l’égard des femmes. Nous l'accueillons dans notre studio sur la colline en mélant anglais et français en nous berçant de ses belles mélodies ...

Prodigieusement inventif, François de Roubaix fut et demeure un compositeur incontournable du cinéma français.
Dans cette émission, Fabien David, programmateur du cinéma Le Bourguet à Forcalquier, retrace sa carrière de musicien pour le cinéma et nous donne à entendre une large palette de la production musicale de ce compositeur original.
Le cinéma Le Bourguet lui rend un hommage en deux temps et trois films.
Le samedi 6 janvier :
François de Roubaix l'aventurier, (2007), de Alexandre Moix et Jean-Yves Guilleux.
Le samouraï, (1967), de Jean Pierre Melville.
Le jeudi 11 janvier :
Dernier domicile connu, (1970), de José Giovanni

Pierre Spitalier, professeur au collège de Gap Centre, nous explique les nombreux problèmes rencontrés dans son établissement, problèmes rendant les conditions d’enseignement difficiles aussi bien pour les profs que pour les élèves.
Classes surchargées, locaux vétustes, 70 % d’un poste d’infirmière seulement, accueil des élèves allophones plombé par le non remplacement d’un prof dédié…
Le corps enseignant est toujours vaillant et a une haute idée de son métier, mais parfois le découragement guette. Le 19 décembre 2023, un moment de débrayage a eu lieu dans la cour de l’établissement pour alerter sur la situation.
Et en conclusion, on évoquera les mesures gouvernementales concernant l'uniforme à l'école et les parents soi-disant défaillants.

Un entretien avec Dominique Vidal. Il n'y avait jamais eu autant de morts d'un coup en Israel et en Palestine dit gravement l'historien. Et il est malvenu d'avoir des empathies sélectives, comme cela arrive trop souvent. On ne peut tolérer ni l'attaque du 7 octobre ni les crimes de masse à Gaza. Dominique Vidal estime que cette Nakba ( catastrophe en arabe) est désormais supérieure en déplacement de population à celle de 1948. Pour lui on peut parler de génocide en cours à Gaza.
L'avenir est imprévisible mais il était malheureusement prévisible que quelque chose de grave allait se passer lors de la nomination du nouveau gouvernement d'extrême droite israélienne il y a un an, comprenant des fascistes à des postes importants. Comment en sortir ? Il n'y a pas d'autre issue que de s'en remettre au droit international qui passe par la fin de l'occupation, la décolonisation et le droit au retour des Palestiniens, non seulement en territoires occupés mais aussi en Israël, comme cela est le cas pour les Juifs. Il faut se souvenir qu'Israël avait été intégré à l'ONU en 1949 à condition de respecter les résolutions onusiennes...
Pour autant il y aura un moment où les deux devront reprendre la parole, avec de nouveaux représentants de part et d'autre. Des changements importants auront lieu. En Israël Netanyahou devra rendre des comptes, surtout face aux révélations qui arrivent. Le fait qu'il ait favorisé la Hamas pour diviser les Palestiniens; le fait qu'il n'y a plus eut de volonté de négocier du côté israélien depuis 2001; la révélation du New York Times comme quoi Nétanyahou avait le plan du projet d'attaque du Hamas depuis un an ! Côté palestinien il faudra de nouvelles élections, que le Hamas a des chances de gagner, qui a mené l'action terroriste que l'on sait, mais qui ne se résume pas à cela, et qui a évoluer par ailleurs, ce que l'on pourra juger au cas par cas.
Mais il y a aussi les sociétés civiles, qui là comme ailleurs s'expriment et agissent de plus en plus dans le contemporain ...

(RMU n°88 - 58 mn) Buffon, Christophe Colomb ou Chateaubriand : depuis des siècles, les grands esprits du monde discutent des impacts de l’Homme sur son climat. D’où cette question, quelle est la place des débats climatiques dans l’histoire ?

Pour y répondre nous recevons Fabien Locher, historien de l’environnement, chercheur au CNRS. Il est co-auteur avec Jean-Baptiste Fressoz de l’ouvrage Les Révoltes du ciel, Une histoire du changement climatique XVe-XXe siècle, publié au Seuil en octobre 2020.

Lien alternatif: Le climat dans l'histoire.

Pour votre délectation, voici deux chansons de Rhiannon Giddens (dont une de son nouveau disque), l'une des membres fondateurs du groupe de North Carolina, Carolina Chocolate Drops, dont vous pourrez écouter trois chansons, ainsi que deux d'un autre cofondateur, Dom Flemons. A part cela, vous retrouverez au banjo Ben Krakauer (2), le pianiste Neil Pearlman (2), Bob et Sarah Amos, la voix magnifique d'Aleksi Campagne (2), les deux violons d'Elise Boeur et d'Adam Iredale-Gray, Bryan Rahija, Lightnin' Hopkins (2), "Song to Woody" de Bob Dylan et enfin deux chansons du duo américano-vénezuélien Larry and Jo.

Pour cette émission nous avons pu nous entretenir avec deux membres du Conseil d'Administration d'Inf'OGM, d'abord Hervé Le Meur, qui est également président d'OGM Dangers. Il nous explique les motivations qui l'ont incité à s'engager il y a plus de 20 ans dans ce combat. Au-delà des raisons scientifiques, c'est surtout un sentiment instinctif de révolte contre la volonté de quelques entreprises de réduire le vivant et la liberté des plantes, de concevoir les végétaux ou les animaux uniquement selon leur utilité... Ensuite, Annick Bossu, présidente d'inf'OGM, raconte les différentes formes de mobilisation citoyenne contre les OGM, et notamment les Faucheurs Volontaires, à partir de la première action en 1997 dans l'Isère contre un champ de colza transgénique. Il y a un fort lien entre ces actions militantes et le travail patient d'information et de sensibilisation mené par Inf'OGM. Aujourd'hui la lutte contre les nouvelles techniques génomiques (NTG) est plus difficile car il n'est pas facile d'identifier les signes agronomiques dans les champs.

Au programme:
Les trois mousquetaires : Milady, de Martin BOURBOULON
Past lives – Nos vies d’avant, de Celine SONG
Wish – Asha et la bonne étoile, de Chris BUCK
Ricardo et la peinture, de Barbet SCHROEDER
Le garçon et le héron, de Hayao MIYAZAKI
Faux mouvement, de Wim WENDERS

Trace de son est aujourd'hui dédié à la mémoire de Shane Mac Gowan, immense artiste qui vient de nous quitter. On va essayer, avec beaucoup de tristesse, de retracer les pas de sa carrière sur les notes de la musique endiablée des Pogues et de sa voix autant destroyed qu'enchanteresse!

A l'occasion de la semaine Pour en finir avec l'inceste qui se déroula mi-octobre à Forcalquier nous écoutons Benjamin Sayous nous présenter la justice restaurative telle qu'il la pratique. C'est une justice complémentaire à laquelle il est venu par des études. Pour lui c'est un engagement à long terme puisqu'il dirige l'Institut Français pour la Justice Restaurative, qui procure des formations. Benjamin nous parle de cette manière de mettre victimes et agresseurs en relation à la demande des victimes ou des deux, comme pour aller au delà de la justice pénale et obtenir une reconnaissance plus profonde que celle qui découle des condamnations. Une telle démarche permet aussi de réduire les récidives d'après l'IFJR.
Le film "Je me souviendrai toujours de vos visages" sorti en 2023 a contribué à populariser la justice restaurative et les demandes sont grandissantes. Bien que très encourageant ce film été l'objet de certaines critiques dont celle du juge Durant de la Civise qui craignait que l'on prête des "vertus magiques" à la justice restaurative et que l'on sous-estime les besoins des victimes. Benjamin Sayous se défend de vouloir idéaliser et espère avoir l'occasion d'en discuter avec lui, d'autant que les retours des victimes sont généralement positifs, car à ses yeux cela pousse les agresseurs a être confrontés plus directement aux conséquences de leurs actes.

Les origines du Nouvel An donc sont bien plus anciennes que ce que l’on imagine et la date de la célébration du Nouvel An a beaucoup évolué au fil des siècles avant de trouver une date fixe.
La tradition du Nouvel An date de 2000 ans avant J.C à Babylone. Le Nouvel An était une fête qui avait lieu aux printemps pour honorer le Dieu Mardouk qui protégeait les récoltes. C’est à Rome en 46 avant J.C que Jules César reporte le Nouvel An au 1er janvier. Puis cette tradition disparu pour finalement reprendre plus tard au Moyen Age.
Le gui, une tradition celtique, la bise à minuit, les cartes de vœux, le diner du réveillon que à l'origine était un dîner frugal, et autres curiosités à redécouvrir.

Deux interviews pour conclure cette mini série d'émission autour de la Turquie:
une avec Cigde, qui revenait d'Akbellen, un lieux à environ 400 à 500km au sud d'Istanbul qui est le lieu d'une forte résistance contre la déforestation.
L'autre avec l'équipe de la Yer Deniz coopérative, biocoop autogérée dans le quartier asiatique de Kadiköy, à Istanbul.

Nous voilà de retour, le 5 décembre, devant le tribunal judiciaire de Digne-les-Bains. 150 personnes réunies pour apporter leur soutien à Claudine et Sylvie, deux des militantes les plus déterminées de la lutte contre le parc photovoltaïque que la multinationale canadienne Boralex est en train d’installer au-dessus de Cruis, sur le flanc sud de la montagne de Lure.
Au-delà de ces deux prévenues, c’est toute cette lutte pour protéger la montagne de Lure qui est en cause. Le droit de combattre un projet monstrueux qui est en train de défigurer ce qui était il y a 15 mois une jeune forêt de cèdres. Depuis plus de trois mois, des militantes et militants montent presque tous les jours pour entraver et bloquer les énormes machines qui sont en train de transformer deux zones naturelles en balafres, en déserts où rien ne pourra pousser. Malgré les enjeux sérieux de cette affaire, l’ambiance à Digne est festive et conviviale. On danse, on chante, en attendant que les prévenues et leurs avocats sortent du tribunal.
Finalement, l’audience a duré cinq heures et demie…
Pour plus d'information, consulter le site du collectif Elzéard Lure en Résistance : lureenresistance.fr

­Au programme:
Bâtiment 5, de Ladj LY
La chimère, de Alice ROHRWACHER
L’incroyable Noël de Shaun le mouton,
, de Steve COX
L’ombre de Goya, de José Luis LOPEZ-LINARES
Alice dans les villes, de Wim WENDERS

Suite à la présentation du film documentaire Hitch au cinéma Le Bourguet à Forcalquier (04)nous retrouvons sa réalisatrice, l'anthropologue Chowra Makaremi, également autrice de: Femme, Vie, Liberté. et de: les cahiers d'Aziz. Il s'agit de l'histoire de sa mère et de sa tante qui ont été assassinées par le régime de Khomeyni lors de la répression exercée par celui-ci dans les années 1980. C'est aussi l'histoire de la lutte de pouvoir contre les formations politiques rivales du parti de Khomeyni, en l'occurrence les Moudjahidin du peuple.
Le film cherche les traces et autres témoignages enfouis dans les mémoires, et toujours tabous, notamment ce qui concerne les massacres de 1988. Il y a également un effacement par les destructions de lieux de crimes et les constructions qui se font à leur place.
Chowra Makaremi revient sur l'histoire des Moudjhidin du peuple, d'abord engagés contre le Shah, imprégnés des théories tiers-mondistes d'Ali Shariati, et qui eurent une popularité un moment. Après le renversement du Shah l'ascendance dominatrice de Khomeyni pousse le mouvement à entrer en conflit armé, ce qui se terminera tragiquement comme on sait.
Tout en dénonçant la cruauté du régime iranien Chowra ne les idéalisent pas, du fait de leur dogmatisme. Un dogmatisme auquel les générations actuelles, féministes et autres révoltées iraniennes, sont étrangères. Ce qui n'empêche les insurgé.es actuel.les d'être radicaux, de même les révolutionnaires des années 70 étaient en rupture avec le régime du Shah.
Aujourd'hui les révolté.es ne croient plus à la possibilité d'une réforme du système, tel que ce fut le cas lors du régime de Khatami à la fin des années 90 par ex. Mais même si le rapport de force reste défavorable ils et elles restent opposées à l'idée du sacrifice et au culte de la mort.
Le mouvement Femme Vie et Liberté est loin d'avoir abandonné. On aurait tort de se contenter de l'observer de loin, comme on consomme un match nous dit en substance Chowra, car il a quel que chose d'universel qui rejoint nos luttes et notre avenir...

Suite à la lecture d'un entretien avec le philosophe Aurélien Berlan, "Réforme du RSA : L'Etat cherche à retenir les déserteurs", publié par Reporterre le 20 novembre, nous avons échangé avec Aurélien sur l'impact de certaines clauses de la nouvelle loi "pour le plein emploi" adoptée le 14 novembre. Elle prévoit de nouvelles obligations pour les bénéficiaires du RSA et pour les chômeurs. La loi cherche à imposer le salariat comme condition de l'intégration à la société et de tarir les forces bénévoles qui contribuent à fabriquer un autre monde et à mener des luttes écologiques et sociales.