Charradisses

Rabaya Amour a quitté l’Algérie en 1949 pour rejoindre son mari qui travaillait à la mine de Sigonce dans les Alpes-de-Haute-Provence. Elle raconte la vie dans ce village particulier où deux mondes cohabitaient : une petite cité ouvrière avec des mineurs venant de nombreux pays et une population paysanne. Suite à la fermeture de la mine dans les années 60, elle est partie habiter à Forcalquier. Elle décrit son attachement à sa culture algérienne et à sa religion, ainsi que ses relations avec la population autochtone. Malgré le confort d’aujourd’hui, elle préfère la simplicité et la solidarité de la vie à Sigonce à un monde trop marqué par l’argent.

Né en 1916, Pierre Pellegrin s’est installé comme paysan à Montlaux en 1935, dans une ferme où il habite toujours. Son parcours a été très marqué par sa rencontre avec Jean Giono et le temps qu’il a passé avec lui et ses amis au Contadour. Pierre a ensuite fortement contribué à la mise en place de la coopérative Longo maï en 1973.

Né en 1925, Fernand Morenas connaît le département des Alpes-de-Haute-Provence comme sa poche, ayant travaillé de nombreuses années pour les ponts et chaussées. En même temps il a toujours cultivé ses terres à Mane, et a même passé trois ans de sa vie sous terre comme mineur de fond à la mine de charbon de Sigonce.

Pierre Nucho, est le dernier habitant actuel de St. Maîme qui a travaillé à la mine fermé depuis 1949. Ils racontent la vie de cette petite cité ouvrière et l’évolution depuis la fermeture de la mine et de la ligne de chemin de fer de ce village dont Piere Nucho a été maire pendant plusieurs années.

Serge Fiorio est né en 1911. Ecoutant les conseils de son cousin Jean Giono, il s’installe en 1947 à Montjustin, petit village perché du Lubéron. Peintre-paysan, Serge Fiorio n’eut de cesse de redonner vie au village, tout en exaltant à travers ses tableaux, la beauté des paysages qui l’ont inspiré.

Il n’est guère nécessaire de présenter Pierre Magnan, encore moins dans les Alpes de Haute Provence qui sont le cadre de la plupart de ses 35 romans. Né en 1922 à Manosque, il a toujours été passionné par ce pays, pouvant tracer son évolution grâce à sa mémoire extraordinaire. Il évoque ici surtout la transformation fondamentale provoquée par le déclin brutal de la « civilisation hippomobile », le remplacement des chevaux par des tracteurs et des voitures.

A travers son travail, Jean-Claude Malatesta a pu constater les profonds change-ments dans l’agriculture et la société rurale. Le métier de maréchal-ferrant reste fort prisé malgré la disparition des chevaux de trait, grâce à la pré-sence de très nombreux chevaux de loisir. A 60 ans, il a réduit ses activités professionnelles, mais il donne des cours au Lycée agricole de Carméjane.

Liseron est né sur le versant nord de la Montagne de Lure, il y a précisément 30 ans. Depuis 7 ans, il vit sur le versant sud à Hospitalet où il a créé une petite entreprise de travaux forestiers et de construction en pierre sèche. Il parle de sa passion pour ce milieu magique qu’est la forêt, où il n’y a pas que des arbres, mais divers étages, chacun avec ses richesses. Pour lui, être forestier implique imaginer cet environnement sur plusieurs générations, de réfléchir au potentiel de chaque arbre et arbuste. Il dénonce l’attitude officielle qui est de condamner la forêt méditerranéenne à une mort lente. (2005- 58’10)

Maité Diarte nous parle de sa vie de bergère herbacière dans les Alpes-de-Haute-Provence. Elle évoque la liberté qu’elle a trouvée grâce à ce métier, malgré la dureté et les contraintes. Maité est cependant très inquiète de l’évolution récente qui a réduit l’accès aux parcours et aux pâturages et elle dénonce ce terrible fléau qu’est le loup. (2005- 48’30)

L’entretien a été enregistré quelques mois avant le décès de Pierre Michel en avril 2005 à l’âge de 80 ans. Il parle des profondes transformations depuis la première guerre mondiale dans l’agriculture et plus particulièrement dans son métier, la semence. (2005-54’15)

Alain et Muriel nous parlent de leur vie d’herbaciers à Reillanne et sur leur alpage près de Thorame Basse. Ils évoquent leur passion pour ce métier et regrettent l’époque, avant les subventions européennes, où les éleveurs vivaient uniquement du fruit de leur travail. Ils dénoncent la spéculation foncière et les nouvelles contraintes posées aux éleveurs, entre autre, par le loup. Leur fille Roxanne réfléchit sur son avenir, entre envie de devenir actrice et amour pour la vie rurale. (2005-38’10)

Pierre Lieutaghi a une connaissance profonde de ce pays grâce à son travail d’observateur, de chercheur et également de raconteur du monde des plantes sauvages et cultivées. Il a publié de nombreux ouvrages et a participé à la mise en place du Musée Conservatoire à Salagon sur la commune de Mane, et plus particulièrement du jardin médiéval. (2005-43’47)

Né en 1927, Gilbert Jean raconte l’impact de la modernisation sur les campagnes, avec l’arrivée des premiers tracteurs et de la TV. Ces changements trans-forment en profondeur les valeurs de la société rurale : entraide et amitié entre voisins se raréfient, les marchés de proximité perdent de l’importance. Les paysans ne subviennent plus à la quasi totalité de leurs besoins et l’argent prend une place dominante dans les échanges. Gilbert Jean s’inquiète de l’avenir d’une agriculture trop dépendante de primes où les prix ne correspondent pas à la vraie valeur du travail des paysans.

Mona Jourdan habite à Vachères (04) où elle élève de la volaille et des lapins. Elle tient un beau stand sur les marchés de la région rempli de fossiles, dont elle a mis en valeur une grande partie elle-même. Tous ceux qui la connaissent ont pu sentir sa grande vitalité et sagesse, tout en appréciant ses dons de conteuse d’histoires drôles et piquantes.

Issu d’une famille de paysans de père en fils depuis quatre siècles, Jean Ravel a aujourd’hui 76 ans. Retraité, passionné par son métier, il cultive encore quelques hectares, surtout de raisins de table. Il décrit l’époque où le village tournait encore entièrement autour des activités rurales. Il est cependant très pessimiste par rapport à l’avenir : les produits ne se vendent plus, les terres deviennent incultes…